Le Conquet
29217
Comité du Souvenir Français de Le Conquet
Président du comité : Rémi Page
adresse mèl : remi.page29@gmail.com
29 mars 2023
Décès du résistant et F.F.I François Falhun (99 ans)
C'est avec le cœur lourd et les yeux embrumés que je vous annonce le décès de notre grand ancien François Falhun (1924-2023), originaire du Conquet. Mousse, fusilier marin, résistant, F.F.I, instructeur commando marine, il eu mille vies et autant d'anecdotes et de chants. Avec lui, s'éteint ce jour l'ère des vétérans de la Compagnie F.F.I du canton de Saint-Renan. C'est une immense perte, à plus d'un titre. Toujours prêt et disponible, le sourire aux lèvres, François Falhun était l'incarnation de la convivialité. Outre la franche camaraderie qu'il entretenait, il savait répondre présent pour témoigner, notamment auprès des plus jeunes, comme dernièrement à Brest à l'occasion du 75ème anniversaire de l'attribution de la médaille de la Résistance à la ville. Toujours partant, d'un bon pied et l'œil vif, il avait plaisir à transmettre son histoire et celles de ces camarades à qui le voulait. C'était aussi un infatigable ambassadeur du Conquet, amoureux de ces murs et des ces habitants.
Ses obsèques se dérouleront en l'église du Conquet, samedi 1er avril 2023 à 10h30.
Une partie de son parcours de vie.
Éléments biographiques: François
Pierre Marie Falhun est admis à l'école des Pupilles de la marine à La
Villeneuve près de Brest à 14 ans en 1938. Il embarque avec l'école des
Mousses sur l'Armorique l'année suivante. Le 18 juin 1940, devant
l'avance allemande, il embarque en catastrophe sur le vieux cuirassé
Paris qui rallie l'Angleterre. À leur arrivée, ils sont internés à
Antree Park avant de faire mouvement vers Liverpool où l'école des
Mousses est embarquée sur un navire anglais le 1er juillet 1940 à
destination de Casablanca. Il est en mer lorsqu'il apprend l'attaque de
Mers el-Kébir. Débarqué à Casablanca, il poursuit sa formation. Enfin,
il est rapatrié en métropole à Toulon pour y finir son cours de fusilier
et embarquer sur le La Marseillaise à partir d'avril 1941.
Lors
de l'invasion de la Zone libre par les allemands, François Falhun est
quartier-maître sur le croiseur La Marseillaise, il assiste au sabordage
de la flotte à Toulon le 27 novembre 1942. Il est parqué dans le tunnel
du Malbousquet dans l'attente des ordres de l'Amirauté. Il est
finalement mis en congés et autorisé à rentrer au Conquet. Après cinq
jours de transport il arrive à Brest le 10 décembre 1942. François
Falhun retrouve alors ses parents et s'installe dans le logement de
fonction à la mairie. Pour subvenir à ses besoins, il embarque comme
matelot sur le petit bateau de pêche de son père.
Compte tenu de
son âge, il est requis dans le cadre du Service du travail obligatoire
(S.T.O) en mai 1943. Pour y échapper, il se fait affecter par la Marine
nationale comme fusilier à la compagnie de garde de Brest. Sa mission
est d'effectuer des gardes de nuit sur différents bâtiments de l'arsenal
et dans la journée différentes corvées. Ils donneront notamment un coup
de main aux Petites Sœurs des Pauvres, rue de la Vierge (actuelle rue
de Glasgow). L'activité n'est pas très dense, il vagabonde plus ou moins
dans l'arsenal. Le rythme est de huit jours à Brest, huit jours de
repos. Quand il est de repos, il poursuit en tant qu'inscrit maritime,
la pêche aux araignées et aux homards avec son père.
Vers juillet
1943, apprenant qu'il est affecté à l'arsenal, Joseph Le Goaster le
contacte. Ce dernier recrute François Falhun dans la résistance en tant
qu'agent de renseignement. La collecte d'informations débute et pour
cette tâche, François Falhun se rapproche d'un autre Conquétois, Gustave
Bannier, en poste chez les marins-pompiers.
Le renseignement se
poursuit jusqu'au mois de juin 1944 où à l'annonce du débarquement,
François Falhun ne rejoint pas son poste à Brest, il est alors porté
déserteur. Les résistants du Conquet attendent les consignes en
prévision de la formation d'une unité F.F.I. François Falhun est
prévenu, par le gendarme résistant Jean Bureller, qu'il est recherché
par les autorités françaises. Après avoir averti son chef, il prend la
direction de Plougonvelin où il trouve refuge chez des cousins paysans à
Kesturet. De part la proximité avec Le Conquet, il garde le lien avec
son groupe.
Avec l'arrivée des Américains dans les environs de
Brest, la bataille est proche et faute d'avoir perçu les armes par
parachutages, ordre est donné aux volontaires de rejoindre le maquis de
Tréouergat. François Falhun n'opte pas pour le trajet le plus court et
fait un détour par le carrefour des Trois Curés à Bourg-Blanc où il
rencontre l'avant garde américaine. Il arbore alors son brassard F.F.I
et se met à la disposition des américains durant quelques jours mais
leur progression est ralentie et pressentant un repli, François quitte
sa position et rallie Tréouergat le 12 août. Il est alors assigné au
3ème Groupe de la 3ème Section (Le Conquet) de la Compagnie F.F.I de
Saint-Renan.
Composition du groupe :
FALHUN François - FAVENNEC Jean-Louis - FLOCH Olivier- GLEAU Jean - MAREC René
PETTON Alphonse - PRIZAC Bernard (Chef de groupe) - QUERE Léon - QUERE René - SIMON Jean
Avec
son unité, il participe aux opérations militaires autour de
Saint-Renan, puis à Locmaria-Plouzané et Plougonvelin. De part son
expérience militaire, François est désigné tireur au fusil-mitrailleur.
Alors qu'il se trouve en position sur la route Brest-Le Conquet au nord
du Diry, l'aumônier F.F.I Francis Ricou vient lui apprendre la tragique
nouvelle du décès de sa mère lors d'un bombardement le 1er septembre
1944 au Conquet.
Les combats se poursuivent et ils franchissent
Plougonvelin pour rallier Le Conquet. Sitôt arrivée dans sa commune,
François Falhun rentre chez lui et s'empare d'un grand pavillon
tricolore qu'il fait flotter sur la mairie du Conquet. Il combat encore
le lendemain avec les chars américains dans le Conquet pour pilonner les
derniers îlots de résistance allemande sur la presqu'île de Kermorvan.
Le 10, les combats cessent et rapidement François organise avec deux
charrettes hippomobiles allemandes, le rapatriement des réfugiés
conquétois qui s'étaient repliés à Plouarzel. Il est démobilisé fin
septembre 1944 des F.F.I et il reçoit l'ordre, comme tous les marins du
secteur, de rallier la colonie de Bertheaume. Pour son attitude au
combat avec les F.F.I, il est cité à l'ordre du régiment en ces mots :
F.F.I
de conduite exemplaire et plein d'abnégation sous le feu de l'ennemi, a
conservé malgré les fatigues rencontrées un moral au-dessus de tout
éloge, pendant les opérations autour du Conquet.
En novembre
1944, il embarque sur le Dugay Trouin pour rejoindre le cuirassé
Richelieu à Casablanca. Le navire fait route vers l'Océan Indien et
participe dans l'escadre de Lord Mountbatten à la fin des opérations
dans le pacifique contre les japonais. Après Nagasaki et Hiroshima, le
Conquetois participera à la Libération de Saïgon avec le 5 R.I.C, le
commando Ponchardier et l'équipage du Richelieu. Au cours d'une
opération vers Tan Nan, il est blessé d'une balle dans la poitrine à
Dong Son le 13 décembre 1945.
Il épouse Marie-Thérèse Cléach
(1924-2019) le 13 septembre 1947 au Conquet. François Falhun est
réaffecté à la formation des unités à partir de 1947 jusqu'en 1978 où il
prend sa retraite après 40 ans de service.
Au cours de sa carrière, François Falhun a reçu de nombreuses décorations militaires :
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Médaille militaire
- Chevalier de l'Ordre National du Mérite
- Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze
- Croix de la Vaillance Viêt Nam
- Médaille d'Outre-Mer France - Avec agrafe Extrême-Orient
- Médaille commémorative de la campagne d'Indochine (1953)
- Médaille de reconnaissance de la Nation France - Avec agrafes 1939-1945, Indochine et A.F.N
- Médaille d'honneur de la Jeunesse et des Sports - Or
- Chevalier de l'Ordre du Mérite sportif
- Médaille d'Honneur d'Education Physique
- Insigne des blessés militaires
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord (1958)
Retrouver son parcours: https://www.resistance-brest.net/article1841.html
Texte de Gildas PRIOL - Brest 44 / Souvenir Français Mémoires des Résistants et F.F.I de l'arrondissement de Brest. Tel : 06 45 90 98 33
8 mai 2022
Le Conquet. Léo Le Port, 16 ans, parmi les distingués du 8-Mai
Léo Le Port, 16 ans (deuxième à gauche), a reçu l'insigne officiel de porte-drapeau, en ce 8-Mai mémoriel. | OUEST-France
Les associations patriotiques de Trébabu et du Conquet ont procédé, dimanche, à plusieurs remises de distinctions. À Trébabu, l'insigne officiel de porte-drapeau a été attribué à Michel Silvestre par Gilles Le Port, président de l'Union nationale des combattants (UNC) Le Conquet-Trébabu, pour qui Michel officie assidûment depuis plusieurs années aux différentes cérémonies patriotiques locales et externes, honorant ainsi la mémoire des anciens combattants de nos communes.
Au Conquet, l'insigne officiel de porte-drapeau a été attribué à Léo Le Port, 16 ans : Léo a commencé à officier en tant que membre du CMJ (Conseil municipal jeune), avant de servir la mémoire des anciens combattants. Il rejoint Antoine Goarant, qui officie depuis plus de dix ans.
Son insigne lui a été remis par Gilles Le Port, son père, et ancien combattant (ex-Yougoslavie et Afghanistan). À noter, toujours au Conquet, quatre décorations internes à l'UNC pour bénévolat au service de l'association et de ses membres et de leurs actions mémorielles : médaille du Mérite UNC bronze à Mireille Avelot ; médaille du Mérite UNC vermeil à Jacques Nédellec ; croix du Djebel vermeil à Gervais Firek ; et croix du Djebel or à Henry Ménard.
Ouest France 11 mai 2022
20 juillet 2021
Le Conquet. Un hommage à des aviateurs anglais à Porsliogan
Les associations mémorielles ont rendu hommage à l'équipage d'un bombardier Anglais qui s'est crashé durant la seconde guerre mondiale. Au centre Rémy Page du comité du Souvenir Français du Conquet
Une discrète commémoration s'est déroulée mardi soir. Il s'agissait de rappeler le 78e anniversaire de la chute d'un bombardier Wellington de la Royal Air Force (RAF) revenant d'une mission de minage du goulet de Brest. Pour cet hommage devant la stèle de Porsliogan, Rémi Page et Gervais Firek, respectivement président du Souvenir français et président de l'Union nationale des combattants (UNC) locale, étaient présents, ainsi que des sympathisants et élus, dont le maire, Jean-François Milin. L'histoire tragique « de ces combattants anglais morts pour notre liberté, a été rappelée. Peu après minuit, l'avion a frôlé les habitations de Lochrist avant d'amerrir dans l'anse de Porsliogan. Le matin, quatre corps d'aviateurs étaient alignés sur le sable, le 5e a disparu dans les flots. »
L'hommage a été prolongé au cimetière où reposent les quatre membres retrouvés de l'équipage. Les associations mémorielles présentes ont accueilli favorablement la suggestion du maire de rajouter une plaque au cimetière mentionnant le cinquième membre d'équipage disparu.
Ouest France Publié le 22/07/2021
18 juin 2021
La cérémonie s'est déroulée au cimetière de Lochrist sur la commune du Conquet à l'occasion de l'anniversaire de l'Appel du 18 juin. Cérémonie organisée par Rémi Page et le Souvenir Français du Conquet avec la présence appréciée de jeunes conquétois qui ont accepté spontanément notre invitation à participer à cette commémoration, rehaussant la symbolique de cette transmission mémorielle.
12 décembre 2020
Deux Trébabusiens, tués en Algérie, ont été honorés
En présence des maires de Trébabu, du Conquet, des associations patriotiques locales, des sympathisants, Gervais Firek a rendu hommage à deux Trébabusiens « morts pour la France ».
Deux Trébabusiens, morts pendant la guerre d'Algérie, ont été honorés, dans la discrétion liée aux contraintes sanitaires du moment.
Rémi Page, le président du Souvenir Français Le Conquet-Trébabu, explique : « Les contraintes sanitaires ont obligé les associations patriotiques locales et les municipalités du Conquet et de Trébabu à commémorer, ce 5 décembre, sur le territoire local et non à Pleyben comme à l'accoutumée, la fin des hostilités, et surtout la mémoire des 25 000 hommes tombés en Algérie. » Ainsi, c'est à Trébabu que la cérémonie a été décidée, d'autant que Pierre Caradec et Jacques Kérébel, inscrits sur le monument aux morts, ont été tués au cours de ce conflit de décolonisation. Conflit qui, rappellent les membres des associations patriotiques, « a véritablement pris fin à l'été 1964 et que 500 Français perdront encore la vie ou seront portés disparus entre le cessez-le-feu de mars 1962 et juillet 1964 ».
Ouest-France Publié le 15/12/2020
13, 14 et 15 septembre 2019
Commémoration du 75e anniversaire de la libération de la Poche du Conquet
Les UNC du Conquet-Trébabu et de Plougonvelin, les comités du Souvenir Français du Conquet et de Plougonvelin, les communes de Le Conquet, Plougonvelin et Trébabu ont communément décidé d marquer le 75e anniversaire de la libération de la Poche de Le Conquet qui fut le théâtre de 17 jours de féroces combats qui coûta la vie à des centaines de soldats et FFI mais aussi à des dizaines de victimes civiles et des dommages sérieux aux biens.
Ayant encore la chance d'avoir quelques témoins valides de cette époque, il nous semblait inévitable d'organiser ce week-end de commémoration et de souvenir pour ces anciens, pour les familles touchées par ces événements.
Rémi Page - 10 rue Xavier Grall -appt 7 29 217 Le Conquet
Président du comité du Souvenir Français de Le Conquet