Charles Bizien
Allocution de Charles Bizien
Nous sommes réunis, ce jour, pour rendre hommage à celles et ceux qui, il y a70 ans et plus, ont donné leur vie en Indochine et en Corée. Le Finistère, a été l'un des départements, qui a payé le plus lourd tribut dans ces deux conflits, quelque 1250 en Indochine et 15 en Corée.
On ne peut dissocier ces deux guerres, des volontaires pour l'Indochine se sont retrouvés directement en Corée en 1950, puis en novembre 1953, après l'armistice signé le 27 juillet 1953, sont revenus en Indochine pour servir pour la plupart au GM 100.
Si nous mettons souvent en avant les combattants hommes, nous oublions celles qui les ont soutenus.
Elles étaient assistantes sociales, ambulancières, infirmières pilotes secouristes de l'air, plieuses de parachutes, convoyeuses, secrétaires, télégraphistes.
Permettez moi de citer deux d'entre elles qui se sont illustrées en Corée et en Indochine.
En Corée :
CIaire MONTBOISSE, assistante sociale, ambulancière durant la deuxième guerre mondiale, fut la seule femme tolérée en première ligne par le commandement de l'ONU. Elle sera surnommée Pepito pour la blondeur de sa chevelure. Elle a recensé tous les combattants du bataillon français, sur des fiches individuelles environ 3000.
En Indochine :
Geneviève de GALARD, infirmière, surnommée «I'ange de Dien-Bien-Phu», coincée dans la cuvette après le crash de son avion, elle soigna les blessés avec l'aide de femmes présentes sur les lieux.
Le Finistère a eu son lot de femmes «mortes pour la France » en Indochine.
-Odette Jacqueline MADEC, née à Morlaix le 5 février 1924 et décédée de ses blessures, le 17 mai 1948 à My-Tho (dans le Sud Vietnam). Victime civile A.F.A.T / D. A. l. C (détachement autonome des infirmiers coloniaux)
-Suzanne Renée LAOUEMAN, née à Brest le 1er mars 1921, et décédée le 30 avril 1951 à Saïgon, de maladie contractée en service à l'hôpital Grall. Infirmière.
Combien de combattants, ont-elles soignés et réconfortés moralement.
Toutes ont droit à notre respect.
Je terminerai en vous rappelant l'origine de ce site.
Le 8 septembre 2005 le mémorial aux Finistériens « morts pour la France » en Indochine et en Corée a été inauguré par Monsieur MEKACHERA, secrétaire d'État à la défense.
Si le mémorial existe, nous le devons à Monsieur Jean KEROMNES, ancien d'Indochine et prisonnier des Viets, il va, au début des années 2000, avec ses camarades, dont certains sont décédés, se lancer dans une bataille, pour que soit érigé ces stèles que nous envient plusieurs départements en France.
Le27 juillet dernier, L'Attaché de défense de la république de Corée, lors de la cérémonie en mémoire de ceux tombés pour défendre son pays, n'a pas tari d'éloges envers ce mémorial faisant remarquer qu'il était propice au recueillement.
Enfin 2023 et 2024 verront la commémoration de la fin de ces deux guerres.