Fregattenkapitän Fabien Baumert
Monsieur le Préfet,
Madame et Monsieur le Maire,
Députés,
Monsieur le Consul,
Mesdammes et Monsieurs représentants des associations du patrimoine et du souvenir,
Mesdames et Messieurs,
Chèrs élèves,
je ne suis pas sûr de la bonne application de l'ordre protocolaire des salutations et encore moins que je n'ai pas oublié de mentionner l'une ou l'autre dignité - mais je sais, qu'on devrait saluer les 500 élèves et leurs professeurs d'abord !
La mort d'Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération il y a un mois, ou encore la mort du Commandant Jaques le Gall il y a quelques jours seulement nous rappellent douloureusement que le devoir du souvenir nous revient maintenant et la jeunesse et l'enseignement y prennent une place primordiale.
Comme vous le savez déjà, notamment les plus fidèles parmi vous, habituellement on se rassemble ici au jour de deuil national allemand qui est céiébré à la mémoire de toutes les victimes de la guerre et de la tyrannie dans toutes les nations.
Réintroduit en 1952 sous I'impact de la catastrophe de la Deuxième Guerre Mondiale, cette date se trouve toujours en novembre, le dimanche précédent de deux semaines le premier dimanche de I'avent, donc normalement dans deux jours.
Mais je remercie tout particulièrement le Souvenir Français du Finistère et le Service d'entretien des sépultures militaires allemandes d'avoir pris l'initiative d'organiser le "Rendezvous de la Mémoire et de la Citoyenneté" et la cérémonie de deuil national allemand conjointement. Quelle image émouvante, forte de la réconciliation et du souvenir commun !
Fondé en 1919 à l'issue de la Grande Guerre, le Service d'entretien des sépultures militaires allemandes - Le Volksbund- s'occupe aujourd'hui de plus de 800 cimetières dans 45 nations qui représentent une totalité d'environ 2,5 millions de soldats morts pour l'Allemagne. La devise de cette organisation est "Réconciliation à travers les tombes - travail pour la paix".
Aujourd'hui, nous nous trouvons dans ce cimetière qui contient les dépouilles mortelles de près de 6.000 soldats allemands.
Et même si nous avons de problèmes de vraiment comprendre - 80 ans après - les circonstances de leur engagement, il reste le fait qu'ils se sont fait tuer au nom d'une motivation demandée d'eux.
A leur destin s'ajoute les millions et millions de vies qui étaient détruites prématurément le long des nombreux conflits qui se succédaient depuis 1870.
Heureusement pour nous, la période de paix entre nos deux nations dure déjà plus de 75 ans.
Ceci contient quand même le risque d'oublier ces sacrifices de deux cotés parce qu'il est quelquefois plus facile de ne plus vouloir réfléchir sur le passé. Les cimetières militaires tel que celui-ci, ici à Lesneven-Ploudaniel, nous rappellent durablement ce que signifient la guerre et la violence.
Parce que le sacrifice ultime d'un soldat et de toutes les victimes d'une guerre doit quand même servir à quelque chose, afln d'améliorer notre perspective vers le futur'.
Jean-Claude Junker a ainsi déclaré très justement « Celui qui doute, celui qui désespère de l'Europe devrait visiter des cimetières militaires ».
Et c'est dans cet esprit que je me félicite d'une amitié franco-allemande qui vit et qui est vécue entre nos deux nations, pas seulement aujourd'hui, mais au quotidien.
En plus, nous savons que ce processus de la réconciliation franco-allemande et les occasions de se souvenir ensemble servait bien comme modèle pour notre continent européen comment mieux gérer notre avenir d'une manière paisible et coopérative".
Je vous remercie toutes et tous d'être venus - Vive I'amitié franco-allemande !
Fregattenkapitän Fabien Baumert